Exposition Diableries à compter du 21 juin 2017

Diableries, hommage à un anonyme, peinture à l'huileL’artiste-peintre Renaud DITTE expose ses DIABLERIES

à l’IDEAL café de Montsauche-les Settons, à compter du 21 juin 2017

Le diable a de ces roueries pour traverser les espaces et les siècles….Lors de la démolition d’un immeuble parisien, une grue mécanique mit à jour dans les années 1960 une vieille caisse en bois, fermée par deux ceinturons de soldat. Le brocanteur qui l’acheta y trouva 72 plaques photographiques et une lettre non signée :

"Ceci est le travail de toute ma vie. C’est ainsi que j’ai rêvé les enfers. Si j’ai vu juste, que les méchants se rassurent, l’éternité sera pour eux bien douce à supporter".

Quelques mois plus tard, au Marché aux Puces de Montreuil, Jac Remise acheta au brocanteur ces plaques qui l’intriguaient. Elles étaient sans doute prises de vue en noir et blanc de "petites saynètes construites en profondeur, ornées d’os, de cornes et d’ailes de chauve-souris … Oeuvres éphémères, étonnantes et admirables, absurdes et anonymes", que leur inscription sur plaques photographiques faisait échapper au néant. L’hypothèse la plus probable est qu’il s’agissait de sculptures et de modelages, représentant des personnages tantôt réalistes, tantôt d’une naïveté déconcertante. Mais comme rien n’en a été retrouvé, sauf une collection de plaques stéréo qui, beaucoup plus tard a passionné le collectionneur Brian May, on peut supposer que ces sculptures étaient en terre non cuite et qu’il n’en resta que… les plaques photographiques justement.

Renaud Ditte, flânant chez les bouquinistes parisiens, tomba par hasard sur le livre que Jac Remise en avait publié en 1978 aux éditions Balland. Il chercha et retrouva son auteur, qui lui fit l’honneur de lui confier la série des 72 plaques originales, très abîmées, qu’il avait photographiées pour cet ouvrage au tirage somme toute confidentiel. Renaud s’approprie alors cette œuvre méconnue, décide de rendre "hommage à un anonyme" en respectant scrupuleusement son travail, y compris dans sa naïveté, mais en créant totalement les couleurs inexistantes. Le modernisme de sa peinture éclate ici d’autant plus miraculeusement que ses pinceaux se mettent avec humour au service d’un "certain retour au baroque" alors que fleurit la mode des conceptuels en tout genre.

Renaud Ditte présente cette exposition, composée de 7 scènes de 130 x 130 cm et de nombreux petits portraits extraits de ces scènes, au Château de Levallois-Perret à la Mc Cann Erickson dans les années 1990. Récemment en 2015 / 2016, il est l’un des 62 artistes qui, venus du monde entier, participent à la grande exposition internationale HEY ACT III au musée de La Halle Saint Pierre (Paris 18ème).

Le travail de Renaud Ditte attire alors l’attention de Brian May(1) qui place l’un de ses tableaux en première page de son livre (2). Par quelle rouerie de l’histoire des diables et des hommes, des anonymes et des grands de ce monde, cette œuvre de Renaud Ditte se retrouve-t-elle dans notre petite bourgade morvandelle ?

Buste Diablotain, peinture à l'huile, Reno DitteQu’on se rassure : il n’y a pas de diabolisme dans cette fantaisie. Renaud Ditte est un artiste-peintre issu d’une famille du Morvan où il conserve ses racines. On lui a conté que l’anonyme du 19ème siècle avait aussi monté des saynètes sur la vie de Jésus et sur la Bible. Il n’en a pas retrouvé trace…

En 2013, Brian May, Denis Pellerin et Paula Fleming cosignent un ouvrage de 280 pages sur le thème des Diableries. La collection est plus complète, quelques 150 plaques restaurées, colorisées et photographiées en stéréoscopie. Le coffret contient également une visionneuse conçue par Brian May pour pouvoir admirer ces saynètes en relief (3D)

(1)Brian May, astrophysicien, collectionneur d’images stéréoscopiques, plus connu internationalement comme guitariste du groupe Queen.

(2)http://www.londonstereo.com/diableries/index.html